TRAVAILLER EN ETANT MAMAN D’ENFANTS HANDICAPES : LA COOPÉRATIVE D’ENTREPRISE

Je vous présente mon modèle économique et mon entreprise : Coop’Alpha et Tertiaire & Com 24.
Venez découvrir une nouvelle façon d’entreprendre.

Lors de mon dernier article, j’avais abordé mon projet d’entreprise et ma difficulté face au RSI. Je vous avais laissé en vous parlant de coopérative d’entreprise et de statut d’entrepreneur salarié.

Grâce à mon conseiller Pôle-Emploi, j’ai découvert un nouveau modèle économique  et démocratique, faisant parti de l’économie sociale et solidaire.

La coopérative d’entreprise, c’est quoi ? C’est une société de personnes fondée sur la gouvernance suivante : « une personne, une voix ». Personne n’est au dessus de personne. Elle fonctionne sur 7 valeurs : démocratie, solidarité, responsabilité, pérennité, transparence, proximité et service.

Venant de l’associatif, lorsque j’ai fait la réunion d’information, j’ai découvert ce système qui m’a énormément plu car se rapprochant de mes valeurs et de ma façon d’envisager mon travail.

COOP_ALPHA

J’ai donc intégré Coop’Alpha sur la Dordogne. Durant un an, j’ai été formé gratuitement au métier de chef d’entreprise, j’ai été accompagné dans ma création d’entreprise, j’ai pu travaillé directement sous le couvert de la coopérative (sous son numéro de siret), j’ai pu m’épanouir en tant que femme et entrepreneur.

LOGO DEF TC24 AVEC DETAIL JPG

Depuis le 1er novembre 2017, je suis entrepreneur salarié. A 43 ans, j’ai signé mon premier CDI grâce à la coopérative et mon entreprise, Tertiaire & Com 24.

Cela étonne beaucoup de personne que je ne soit pas auto-entrepreneur. Eh oui, je suis une entreprise à part entière et cela me plaît. En tant qu’entreprise, je paie toutes mes charges salariales et patronales, ainsi qu’une part pour la coopérative car cette dernière gère toute ma comptabilité, mon assurance professionnelle, etc. En contrepartie, mes factures se transforment en bulletin de salaire, j’ai une mutuelle d’entreprise, un CE et le droit de vote lors de décisions autour de la coopérative.

Le principal est que j’ai une vraie quiétude pour vivre pleinement mon expérience et travailler dans une structure humaine. L’autre avantage est qu’à n’importe quel moment, je ne suis jamais seule face à mes problèmes. Si j’ai un souci en prospection ou avec un client par exemple, j’ai toujours un interlocuteur pour m’aider et me soutenir.

Malgré l’handicap de mes enfants, malgré ma maladie, j’ai enfin trouver ma place dans le monde du travail. Après 15 ans d’arrêt, je revis professionnellement et socialement.

COMMENT TRAVAILLER QUAND ON EST MAMAN SOLO AVEC ENFANTS HANDICAPES : CRÉER SON ENTREPRISE

Ah le travail, vaste sujet !!! Alors imaginez le casse tête chinois quand vous êtes seule, sans relais, dans une région sinistrée au niveau de l’emploi et avec des enfants handicapés. L’expression « parcours du combattant » est un doux euphémisme.

Ah le travail, vaste sujet !!! Je n’apprendrais à personne que trouver du travail dans notre pays, c’est compliqué. Alors imaginez quand vous ajoutez :

  • une région rurale où toutes les entreprises ferment : la Dordogne,
  • un taux de chômage plutôt vers le haut (10.7 % au 1er trimestre 2017),
  • une concurrence non négligeable et plus jeune,
  • Etre maman solo,
  • Aucun relais,
  • l’embauche d’une tierce personne trop cher pour mon budget,
  • et bien sûr, 2 enfants en établissement spécialisé avec des horaires fixes et pas de garderie (le 3ème est autonome).

A tout cela, vous ajoutez une donnée spécifique à mes enfants extraordinaires : vu le manque de place dans les établissements spécialisés (minimum 1 à 2 ans d’attente), déménager est extrêmement difficile.

Au vu du tableau, comme beaucoup me l’ont dit – certains conseillers Pôle-Emploi en premier – autant rester chez soi et attendre des jours meilleurs. Sauf que les jours meilleurs, ils n’arrivent pas. En effet, un jour, les enfants partent et vous vous retrouvez sans le sou, sans oublier le trou de X années dans votre CV.

Je ne vais pas vous cacher que la dépression est souvent venue me dire bonjour. Mais l’optimisme est toujours à mes cotés pour aller de l’avant et repousser cette mauvaise amie.

J’ai donc fait diverses choses avec mon ami, Pôle-Emploi : refaire mon CV, répondre à des annonces (quand il y en a), savoir écrire des candidatures spontanées, me préparer aux entretiens d’embauche. Le parcours normal d’un demandeur d’emploi.

De mon coté, j’ai demandé à faire un bilan de compétences approfondi. Le résultat ne m’a pas étonné : assistante sociale, conseillère à l’emploi, soit des métiers dans le service et l’aide à la personne. Il est certain que ce type de métier me correspond parfaitement, mais je me retrouvais face à un sacré problème : la formation sur plusieurs mois et loin de chez moi. Totalement inenvisageable dans ma situation. Mais au vu de mon CV et de mon expérience associative, sans oublier mon diplôme, la personne, qui m’a fait passer ce bilan, a abordé la question de la création d’entreprise.

Je suis donc repartie avec cette idée en tête, mais à l’époque, je n’étais pas prête à sauter le pas. Trop de peur, trop de choses à régler avant car juste séparée du papa des enfants.

Il m’a fallu 4 ans pour que l’idée fasse son chemin. En janvier 2016, j’ai pris ma décision et me voici à une réunion d’information du CCI (Chambre du Commerce et de l’Industrie). Cette réunion est ouverte à tous porteurs de projets, quel que soit le secteur. J’ai donc appris que je relevais de l’artisanat, que ça allait être très difficile, que je devais payer pour faire un stage obligatoire de 5 jours et tout un tas de terme juridiques. A la fin, j’ai pris rendez-vous pour faire un bilan de faisabilité sur mon projet.

J’étais pleine d’enthousiasme, excitée et extrêmement naïve. En effet, après avoir fait le bilan qui était positif et pris rendez-vous pour les 5 jours de formation (et payer bien sûr), j’ai découvert l’envers du décor : le RSI. Lors de la réunion, c’est un sujet qui n’est pas abordé et surtout pas les difficultés de remboursements médicaux. J’ai écouté affolée, les expériences des uns et des autres, ce qui m’a fait très peur.

J’ai vu mon projet et mon avenir s’effondrer donc retour au point de départ. Mais ce que je ne savais pas, c’est que j’avais un joker dans mon jeu : mon conseiller Pôle-Emploi. Messieurs, Mesdames, je vous annonce qu’il y a des personnes compétentes et passionnées dans ce dinosaure qu’est Pôle-Emploi. Si, si, ça existe et j’ai cette perle rare comme conseiller.

 J’ai donc rencontré mon conseiller et lui ai expliqué que j’abandonnais mon projet au vu des difficultés liées au RSI. Ayant 2 enfants malades, plus moi avec ma fibromyalgie, avoir un suivi de remboursement de santé bancal est impossible. Et là, mon cher conseiller m’a dit cette phrase marquante : « Madame, il n’y a pas de problème, il n’y a que des solutions ».

Il se trouve que la solution, il l’avait : la coopérative d’entreprise et le statut d’entrepreneur salarié.

Me revoilà repartie sur les chemins de la création d’entreprise, mais je vous raconterais tout cela dans mon prochain article.

A bientôt les amis !!!!